2021-09-10 Le supermarché sur abonnement
J'ai entendu cela sur France Inter et je suis encore surpris que les supermarchés aillent eux aussi dans cette dirction : Carrefour et Monoprix misent sur l'abonnement pour garder leurs clients. Je me suis demandé s'il existait un retour sur l'impact des abonnements dans le monde du cinéma. Je n'ai pas cherché longtemps, je n'ai trouvé que cela : Les cartes d’abonnement illimité au cinéma. Une étude d'impact deux ans après alors qu'il faudrait sans doute une étude sur le long terme, un inutile message sans doute dans un monde tant faire machine arrière paraît impossible.
L'abonnement est peut-être une bonne solution à court terme mais je pense qu'elle change radicalement l'exigence de qualité. Un abonnement au super marché qui offre 10% à 20% de réduction à chaque passage en caisse veut sans doute dire à moyen terme une augmentation du 10% à 20% pour tous ceux qui n'auront pas d'abonnement. Ce sera donc la liberté pour les plus riches de faire leurs courses où ils veulent car le surcoût est marginal pour eux et pour la grande majorité l'obligation d'aller toujours au même endroit sous peine de payer 10% à 20% de plus. A moins de se désabonner et se s'abonner ailleurs bien sûr. Mais cela deviendra aussi compliqué de changer de supermarché que de changer de fournisseur internet. Quant aux inégalités, je suppose que ce type de système les augmentent.
Rendre les consommateurs captifs, voire prisonniers, c'est aussi les exposer à cela : Netflix augmente de nouveau ses tarifs en France. Les consommateurs iront moins chez les uns ou les autres, ils iront moins souvent chez les concurrents. De ce point de vue là, on peut voir l'abonnement comme un frein au système de concurrence où le meilleur l'emporte.
Je n'ai jamais eu d'abonnement pour aller au cinéma. J'y suis beaucoup allé jusqu'à il y a quelques années. J'allais à la fois voir des films qui se ressemblent, grands publics, dans des grands cinéma et aussi des films d'auteurs dans les cinémas du cinquième ou du sixième arrondissement de Paris, ou encore au cinébluc Lola Montès à Charleville-Mézières. Après l'abonnement, le prix des places a vite augmenté pour ceux qui n'en avait pas - j'allais jusqu'à deux fois par semaine au cinéma, j'ai vu Atlantic City de Louis Malle, seul dans une salle qui a aujourd'hui disparu, qui reste mon plus beau souvenir. L'abonnement a peut-être fidélisé les spectateurs mais je n'y vais plus, la place est trop chère, il y a deux fois plus de films qu'avant qui restent deux fois moins longtemps. Je ne suis pas sûr qu'il y ait plus de bons films qu'avant. Et aujourd'hui, certains films ne sortent même plus, ils sont sur Amazon ou Netflix. Que veut dire l'audience d'un film quand les spectateurs sont bridés par leurs abonnements ?
Je ne suis pas un fan de foot... Les abonnements sont passés par là aussi. Ca ne leur a pas beaucoup réussi dernièrement. Les séries sont pour moi la définition de l'abonnement au cinéma. J'y souscris pleinement. La dernière qui m'ait vraiment ébloui récemment est Chernobyl. C'est le récit de ceux qui ont fait face à la crise.
La crise... Covid-19 : Agnès Buzyn mise en examen pour «mise en danger de la vie d'autrui». Etre haï en coupable ou adulé en héros ou fuir... Est-il possible de chiffrer avec certitude l'impact d'un confinement tardif ou le retard que le confinement a pris suite à sa décision de quitter son poste ? Et quelles étaient les informations à sa disposition à ce moment-là ? Les prédictions d'un modèle épidémiologique et son savoir, son intuition de médecin... J'espère que cette réflexion législative aboutira. Ce process met à mon avis plus en lumière la relation bancale entre le gouvernement et son peuple Covid-19 : le parquet de Paris classe 16.200 plaintes. La confiance est pourtant clé pour lutter contre un péril commun : "Coronapas", vaccination massive... Comment le Danemark a réussi à lever toutes les restrictions. Et une plus grande transparence aurait à mon avis un gage de confiance.
Un article pour réfléchir... Comprendre la justice algorithmisée
Une ancienne ministre mise en examen pour la gestion d'une épidémie. Qu'en est-il du climat ? Des algues vertes en Bretagne ? De la prolongation du glyphosate ? Je ne sais pas si, à leur place, j'aurais pris de meilleures décisions. Mais aurais-je eu des regrets ? J'espère que oui.
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Xavier Dupré
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