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2021-10-31 Oeuvres à voir

Je reçois un coup de fil de Free qui me fait l'article de leur dernières offres, netflix à moitié prix pendant un an ! Mais je n'ai pas la télévision. Alors la voix au téléphone me dit que je suis en train de rater les séries en avant première, Marvel et compagnie. Je réponds qu'Arte me suffit. Je n'aime pas la notion d'abonnement, abonnement pour le cinéma, le foot, la télévision. C'est un peu comme réduire mon champ de vision. Et les réseaux comme Netflix font tout pour me proposer des séries que j'aime, les mêmes séries répétées à l'envi. Je suis plus souvent surpris avec Arte.

D'ailleurs, je vous recommande Le Doute. C'est une pièce de théâtre filmée, quoiqu'en dise une de ses interprètes et c'est surtout un texte très bien écrit sur le thème des agressions sexuelles, un texte qui choisit un angle différent, centré sur la personne qui vit avec l'agresseur, qui le découvre, qui ne sait s'il faut le croire. Le court passage sur la confidence d'un agresseur, indépendant de la pièce elle même, est assez perturbante. Elle rappelle les derniers épisode de la seconde de 30 degrés en février - une sorte de Short Cuts d'Altman sur vingt heures au lieu de deux.

Je vous recommande également La maison de la rue en pente. Une femme au foyer est tirée au sort pour être juré suppléante. L'accusée est une femme qui a tué son enfant. Et cette femme lui ressemble. Leurs vie sont semblables. Elle le comprend. Elle comprend aussi que cette femme lui montre la place qu'elle pourrait occuper si sa vie à elle ne changeait pas de trajectoire. Et elle se débat pour trouver une issue. Elle met en mots ce qu'elle ressent, plusieurs fois, jusqu'à trouver des mots précis et justes, ceux qui auront un impact sur sa vie et aussi celle de ceux qu'elle aura cotoyés durant ce procès. Cette série cerne aussi les contours de ce que peut être une forme d'emprise psychologique.

Je pourrais parler de bien d'autres séries sur Arte mais vous auriez tôt fait de retourner sur Netflix. Beaucoup de séries partent d'un personnage ou d'une situation antinomique et font durer le plaisir jusqu'à ce que les spectateurs s'épuisent. Les deux oeuvres que je viens de présenter ont un sujet, un propos et le défendent à chaque épisode.

Je suis abonné à Médiapart. C'est le seul abonnement excepté l'abonnement au gaz, à l'électricité, au téléphone, à internet, aux impôts également. C'est un peu dire dans quelle catégorie je range ce seul abonnement volontaire.


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Xavier Dupré