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2015-01


2015-01-27 Mesurer l'intensité de votre Wifi

J'ai depuis quelques temps des maux de têtes très persistents. Il paraît que le cerveau est l'organe le plus mystérieux. Je me fie donc aux habitudes. Qu'ai-je donc changé qui puisse expliquer ces céphalées ? Je ne sais pas encore si je trouverais une réponse autre qu'une prise régulière de paracétamol mais à force de chercher sur internet une raison à tous mes symptômes, je suis tombé sur la sensibilité électromagnétique. Le wifi n'est pas tout à fait inoffensif à en croire l'expérience menée par des lycéennes : Des étudiantes danoises tentent de démontrer la nocivité des ondes WiFi. Le résultat est sans appel : le cresson ne pousse pas à côté d'une borne wifi. Je ne sais toujours pas ce qu'il en est pour mon cerveau. Pourtant, le wifi est suffisamment perturbant pour que des chercheurs se penche sur la création d'une peinture anti wifi. L'aluminium semble être une protection efficace contre l'extérieur à condition de ne pas s'enfermer dans une boîte en aluminium avec son propre wifi.

On peut lire également les recommandations de l'ANSES à propos des Radiofréquences, téléphonie mobile et technologies sans fils. Le rapport est assez long et rédigé dans une langue très factuel et précautionneuse. Il a pourtant débouché sur une loi en début d'année 2014. Mais on en trouve quelques résumés plus explicites dans des journaux étrangers : WiFi banned from pre-school childcare facilities in a bold move by French government qui m'a permis de retrouver une source française : L'Assemblée adopte un texte de compromis sur les ondes électromagnétiques. Pas de wifi dans les crèches, pas de publicité pour les tablettes pour les moins de 14 ans.

Les parents australiens ne sont pas convaincus par la non-nocivité du wifi même si on leur dit le contraire : Australian parents demand school Wi-Fi ban despite ARPANSA saying it's safe. Un maire a jugé le sujet suffisamment important pour bannir le wifi de toutes les écoles de sa ville dès 2009 : Hérouville-Saint-Clair coupe le wifi à l'école. Les enfants y sont a priori plus sensibles : Cell phones: 50 percent increase in frontal and temporal lobe tumors in children.

Bref, et mes maux de tête ? Je suis tombé sur ce logiciel Vistumbler. En quelques clics, on découvre tous les wifis qui traversent son salon. Tout s'exprime en DBm qu'on peut convertir en watts ou volts par mètre. J'ai découvert que le wifi du voisin m'inondait à une intensité plus forte que mon propre wifi. Free semble être l'un des plus puissants sur le marché et la freebox émet trois signaux wifi contre un seul pour ma livebox. J'ai d'ailleurs désactivé la mienne et je me connecte avec un câble. Selon les box, la désactivation du wifi est plus ou moins facile Comment désactiver le wifi ?. Celle de free a l'air d'être la plus compliquée avec la Freebox V6. Depuis 2003, les assureurs n'assureraient plus les dommages liées aux champs magnétiques. Je n'ai pas vérifié ce qu'il en était à propos de mes contrats d'assurances mais le fait que je n'en sache rien m'incite à penser que je ne savais pas ce que c'était au moment où je les ai signés.

Une chose me surprend : je peux désactiver le wifi mais je ne peux pas régler son intensité. Je sais pourtant que le signal traverse quatre étages. J'ai essayé avec une voisine. C'est quand même incompréhensible qu'on ne puisse pas ajuster la puissance du signal.

Je vais continuer mes petites expériences. En utilisant Vistumbler, on s'aperçoit que la puissance du signal n'est pas la même partout dans l'appartement. On reçoit très bien avec une puissance de -50dbm. Il n'est pas utile d'aller au delà. A deux mètres de ma box, le signal est aux alentours de -30dbm. J'essaye de voir si mes maux de têtes sont corrélés à ce niveau d'intensité.

Bref, si j'en crois ce que j'ai lu, il n'est pas inconcevable d'avoir mal à la tête à cause d'un signal wifi trop fort et il vaut mieux désactiver le wifi si vous êtes assurés et si vous avez des enfants en bas âge.

Le Monde 30 janvier 2015 Une loi pour encadrer l'exposition aux ondes. Le wifi est interdit dans les crèches. Les opérateurs de télécommunication ont l'obligation de remédier aux points atypiques ou pics d'exposition. On pourrait décrire cela comme le confluents de plusieurs sources d'émissions. Si on pouvait entendre les ondes, on percevrait ces endroits comme ayant un niveau sonore nettement supérieur au bruit de fond ambiant. Pour une image plus visuelle, cette vidéo remplacera avantageusement les mots : Réflexion au foyer d'une ellipse.

Quelques articles du futur...

22/10/2018 : Les ondes du compteur Linky sont-elles dangereuses ?

2015-01-24 La donnée isolée et la moyenne

Les données sont légions et n'attendent que d'être intégrées à une histoire qui selon les personnes prend le nom d'interprétation, de modèle, d'analyse, de synthèse. Mais bien mystérieuse est la gestation de cette histoire. Mon premier témoignage d'une avalanche de chiffres remonte sans doute à Matrix où un programmateur fascinant interprétait un déluge de bits en temps réel sans aucune lampe stroboscopique dont tout humain normal aurait eu besoin pour espérer y voir quelque chose.

Nous ne sommes pas vraiment capables de donner un sens à une telle diarrhée numérique. Le plus souvent, on en fait la moyenne ou la médiane et on en garde que ce seul chiffre qui devient la seule chose à raconter. Personne n'aime affronter une tonne de chiffres mais savoir que celle-ci a accouché d'un seul nombre qui résume le tout, ça rassure et c'est simple à retenir. Le salaire médiane, le salaire moyen des ministres du gouvernement, le nombre d'élèves moyens par classe, le taux de chômages (moyen), le QI moyen, on fait une somme, on divise, on est content. On se sent même un peu savant dès qu'on parle d'écart type, un peu plus encore si on évoque les corrélations.

Et puis tout de suite, comme ces moyennes ont un poids certain, on se compare à elle. On est au dessus. On est heureux. On est en dessous, on se sent lésé. Tout à coup, on sait où on se trouve. On se sait rien du voisin mais on sait tout des français. Moi (donnée isolée) contre les autres (données agrégées), un grand classique. Lorsqu'on est du bon côté, on se repose, du mauvais, on a enfin trouvé l'objectif : la moyenne ou mieux encore, le premier quartile.

Et puis patatras, j'ai calculé le taux moyen de guérison de deux hôpitaux pour choisir le meilleur. Et je n'aurais pas pris toutes les données en considération, j'aurais raté un morceau de l'histoire ? C'est Le paradoxe de Simpson. J'hésite entre deux hôpitaux, le premier a un taux de succès de 98%, le second 90%. - Ah bon, tu hésites ? - Allez, on y va.

Un peu plus tard.

Tu lis quoi sur le fronton ? Euh... Chirurgie esthétique. - Tu n'aurais pas pu le dire avant ! - Mais tu m'as dit de prendre le meilleur. - Le meilleur pour ton type d'opération ! - J'ai oublié de regarder cette donnée.

2015-01-22 C'est quoi les données, c'est quoi le Big Data ?

Dans le film Bienvenue à Gattaca, le héros joué par Ethan Hawke doit non seulement faire disparaître ses traces mais aussi laisser celles de celui dont il usurpe l'identité. La moindre inattention peut jeter le doute voire dévoiler le stratagème. Une empreinte digitale inattendue interpelle immédiatement. Comme c'est inattendu, il faut lui trouver une explication.

La donnée : c'est une information juste avant qu'elle ne devienne partie intégrante d'une histoire, juste avant qu'on l'interprète. Et comme le suggère ce film, on en laisse partout et tout le temps. On en génère tellement qu'on est forcé de ne pas y prêter trop attention. La moindre connexion internet, la poussière sur le plancher, la température de l'eau, la fuite d'air à la fenêtre. C'est une donnée dès qu'on la décrit. Il y en a tellement qu'on les oublie rapidement. C'est juste un fait divers.

Mais pourquoi sont-elles si populaires maintenant ?

Une des raisons est qu'elles restent plus longtemps. La poussière sur mon plancher disparaît avec l'aspirateur. La connexion à un site internet restent plusieurs mois dans plusieurs fichiers de plusieurs machines différentes. Ces données numériques ont la vie dure. Ca n'explique pas pourquoi elles sont populaires. Seulement, du fait qu'elles restent plus longtemps, on a plus de temps pour les observer et leur donner du sens.

Comment donne-t-on du sens aux données ?

Les statistiques y sont pour beaucoup même si ce terme n'est pas une explication en soi. David Hume dans Enquête sur l'entendement humain nous apporte quelques éléments de réponses. Nous sommes tous très amnésiques mais une des façons qui nous permet de retenir est la répétition. Une observation, une donnée, commence à prendre du sens dès qu'elle se répète. Pour citer Hume :

De causes qui paraissent semblables, nous attendons des effets semblables. Telle est la somme de toutes nos conclusions expérimentales.

Les marins utilisaient les étoiles pour se repérer. Ils ont su associer la position d'une étoile dans le ciel (une donnée) de la même étoile à la même position une année plus tard (la donnée est répétée). C'est le début de la connaissance : chaque année, la même étoile est à la même position dans le ciel. On peut l'utiliser pour se repérer.

Et Big Data ?

La somme des données qui se rapporte à la même personne est quasiment infini. Seulement, aujourd'hui, elle persiste. Qu'en faire ? C'est tellement énorme que ce serait comme découvrir toute la voie lactée le même jour. Il faudrait une vie pour l'étudier... Sauf que... on a maintenant des ordinateurs qui font plein de calculs très rapidement. Alors on reprend notre cher Hume : on se répète beaucoup ! On fait presque tous les jours la même chose, et si ce n'est pas tous les jours, c'est toutes les semaines. Nous avons une vie rythmée - au sens musical -. Alors en comparant toutes les journées entre elles, et avec un bon ordinateur, on arrive à déterminer les habitudes et les goûts de chacun.

Et alors ?

Et bien c'est d'abord très drôle. On porte un bracelet au poignet qui enregistre les déplacements. On peut compter ses pas, enregistrer son poids tous les jours. C'est un peu comme si découvrait qu'on n'était plus intéressant que le voisin parce qu'on découvre plein de choses sur soi-même. Et le voisin, il n'est plus aussi intéressant ? Si si toujours, mais c'est lui qui nous montre sa courbe de poids, alors ce n'est plus aussi drôle. Et puis, quand on mange un carré de chocolat, on peut le mesurer tout de suite. Et ça c'est fun.

Autrefois si éphémères, les données sont quasi éternelles, et elles disent beaucoup de choses. Votre enfant sera peut-être dans 25 ans archéologue numérique. Les listes des relevés de cartes bleues pourraient permettre tout à la fois d'ajuster un régime alimentaire mal équilibré qu'à prédire la probabilité d'avoir un cancer (sauf si vous achetez toujours tout y compris votre whisky préféré en liquide).

Tu as vu le Monde aujourd'hui ? Les français prennent du poids à Noël ! - Incroyable, ils ont piraté ma balance numérique ! - Euh... tu es sûr ?

Les données, d'accord... et le bruit alors ?

C'est Agatha Christie qui nous apporte la réponse. Hercule Poirot avait coutume de dire que le meurtrier est un homme parfaitement normal qui cherche justement à l'être le seul jour où il ne l'est pas. Il pense à chaque instant à gommer tout ce qui pourrait éveiller les soupçons. S'il avait envie de manger une petite gâterie, il y renoncera car d'hatitude, il prend un jambon beurre à midi. Le meurtrier évacuera pour une journée toute fantaisie. Et pourtant, ce sont tous ces petits aléas qui font qu'une journée est parfaitement normale, tous ces petits détails qu'on n'est incapable de retenir, tous ces petits détails qui, parfois, sont remarqués par votre collègue car justement ils sortent de l'ordinaire. Mais si toute la journée, un meutrier pense à son crime, il n'y a plus de relâchement possible et il va chercher à gommer ces petits aléas qui attirent l'attention. En fin de compte, il aura paru tout à fait normal, bien trop normal pour être vrai, d'après Hercule Poirot. Le bruit, ce sont les fausses notes de la journée par rapport à une journée parfaitement normale, fausses notes délicieuses pour toute personne sensée, fausses notes malheureuses pour tout statisticien sensé.

2015-01-20 Download a file from Dropbox with Python

It is tempting to do everything from a IPython notebook such as downloading a file from DropBox. On the web interface, when a user click on a file, a button Download shows up. A second click on this button and the file will be downloaded it. To retrieve the file from a notebook, the url of the page which contains the button but it is close from the good one. This leads to the following example:

url = "https://www.dropbox.com/[something]/[filename]?dl=1"  # dl=1 is important
import urllib.request
u = urllib.request.urlopen(url)
data = u.read()
u.close()

with open([filename], "wb") as f :
    f.write(data)

It first downloads the data as bytes and then stores everything into a file.

2015-01-19 Install a Python module with Wheel

Wheel is going to be the new way to install modules with Python. According to pythonwheels.com, many packages are already available and the site Unofficial Windows Binaries for Python Extension Packages already proposes modules in wheel format.

Windows and Linux works the same way now. It requires to install wheel first:

pip install wheel

The next step consists in downloading a wheel file .whl. An example with pandas:

pip install pandas-0.15.2-cp27-none-win_amd64.whl

2015-01-15 Projets informatiques, ENSAE 1A

Liste des sujets suggérés. Le hors piste est encouragé.

2015-01-14 Grève des médecins, logiciels et économie

La grève des médecins fut assez singulière. D'après ce que j'en ai compris, les arguments ne portaient pas sur le bien-fondé de la loi mais sur son application. Gérer la complexité du système de remboursement a un coût principalement informatique. Les pharmaciens ont investi dans des ordinateurs, des logiciels. Mais ce qui envisageable à leur niveau ne l'est plus pour un médecin qui devrait dans le pire des cas gérer manuellement les interactions entre les différents acteurs pour être rétribué. A priori, les transferts d'argent ne devraient pas changer pour les différents acteurs. Malgré tout, les délais changent, le patient n'est plus celui qui avance l'argent, celui qui prend à sa charge les défauts du système ou ses bugs n'est plus le même, le travail d'intendance comme le fait de contacter la mutuelle change de main. Je suppose que le législateur a jugé ces coûts (prêt d'argent, intendance) suffisamment élevés pour justifier une redistribution plus juste de ceux-ci.

Et si une mutuelle était astreinte à rembourser un peu plus si son remboursement se faisait attendre, et s'il en était de même pour la sécurité sociale... est-ce que les délais de remboursements deviendraient suffisamment courts pour que les deux systèmes (avant et après la loi) soient plus ou moins équivalents ?

Il est probable que des sociétés proposent de faciliter la tâche des médecins afin de gérer plus efficacement le traitement des remboursements. Maintenant que celui-ci sera concentré chez les médecins et non plus dispersé chez les patients, ce marché sera plus accessible.

2015-01-01 Les temps changent

Cette photo est extraite de Bradley Cooper se prend pour Sean Connery dans Vanity Fair.

Il y a tout de même quelques différences : Bradley Cooper regarde la caméra alors que Sean Connery regarde la boule de billard. Il ne porte pas de montre et regarde probablement l'heure sur son portable. Il a une barbe de trois jours alors que Sean Connery est rasé de près. La photo est en couleur et n'a pas d'ombre. La photo a l'air légèrement retouchée. La couleur des boules est différente.

Et dans 40 ans ? Le billard sera sans doute virtuel, comme tout la scène qui sera entièrement reconstituée en 3D et qu'on aura l'impression d'avoir devant soi. L'acteur aura l'air plus jeune au même âge, la chemise sera réfrigérante car il fera plus chaud et que les vêtements seront des objets connectés s'adaptant à la situation du moment. L'acteur sera rasé de près par un robot qui le fera pour lui dans sa salle de bain. Il aura l'oeil à la fois sur les boules et la caméro grâce à des yeux légèrement modifiés pour une réalité augmentée.


Xavier Dupré